Faut-il subventionner le solaire ?

11 Avril 2011

Les gouvernements sont en faillite. Non seulement la gestion financière du ménage de l’État a déraillé, mais le renflouement des banques, les subventions aux industries non compétitives et les aides généreuses risquent d’asservir les citoyens des nations industrialisées à une fiscalité excessive pour les décennies à venir. Nous semblons oublier que les milliers de milliards de dollars dépensés ces dernières années et associés à des déficits budgétaires nationaux massifs doivent tous être remboursés par les citoyens.

C’est l’addiction aux subventions qui draine les économies, détourne les ressources des objectifs productifs et sociaux, tout en déformant notre vision de la compétitivité. Alors que l’énergie est essentielle, nous avons clairement perdu le contact avec la réalité. Si et quand l’énergie est largement subventionnée, du nucléaire au charbon, en passant par les combustibles fossiles et les énergies renouvelables, alors nous ne la rendons pas moins chère, nous ne faisons que retarder le paiement ! Ce qui apparaît comme un rabais n’est qu’un sursis temporaire. Et le temps de remboursement comprendra les intérêts, et les intérêts sur les intérêts. Comment cela se fait-il ? Parce que nos gouvernements dépensent plus, beaucoup plus que ce qu’ils peuvent raisonnablement gagner comme revenu.

La culture de la subvention a évolué d’une mesure temporaire à une dépendance permanente. En Allemagne, le charbon est subventionné depuis 1 965, et cette ponction sur le budget de l’État ne prend fin qu’en 2018 – 53 ans plus tard. La mesure politique visant à atténuer l’impact social de la disparition des mines de charbon s’est transformée en une source de revenus permanente pour le monde des affaires, les coûts associés étant répercutés sur le contribuable. Est-ce la voie que doivent emprunter le solaire et les autres énergies renouvelables ? Soyons transparents : les énergies solaire et éolienne ont besoin de subventions car elles ne sont pas compétitives. Le rendement forcé de 8 % sur les investissements pendant 20 ans – la norme en Allemagne – a généré une énorme demande de panneaux de silicium, mais il n’a pas permis de construire une industrie solaire créative et innovante qui importe principalement ses composants et ses panneaux de Chine.

Imaginez les derniers systèmes solaires qui offrent à la fois de l’électricité et de la chaleur, qui concentrent la lumière sur une plaquette plus de trois fois, en utilisant les deux côtés du panneau, ce qui réduit le câblage à 25 %. Huit unités seulement produisent suffisamment de chauffage ambiant, de refroidissement, d’eau chaude, d’eau purifiée et d’électricité pour un ménage de cinq personnes en Suède, à un coût d’environ 1,5 cent par kWh. À ce rythme, le solaire ne nécessite aucune subvention. Plus vite ces innovations seront adoptées par le marché, plus vite toutes les subventions à l’énergie deviendront obsolètes, libérant de l’argent pour soutenir le bien – comme un travail significatif et une efficacité absolue des ressources, les retraites et le secteur social, ou le financement de la sortie d’une énergie nucléaire trop risquée.